Je réalisais récemment qu’il était devenu un peu tard pour moi de faire de ma vie une œuvre d’art comme je ne sais plus qui le suggère gentiment. Cela m’apparaît même sérieusement compromis ; mes semaines s‘entassent comme de la vaisselle sale. J’ai bien fait de m’accorder en douce des petites parenthèses plus fastes : une réalité de rechange au grand air et plus picaresque. Quelques photographies constituent mon butin. Plus que de simples trophés, elles jalonnent mon sillage et incarnent mon errance. Elles sont mes empreintes laissées, ma présence au monde tracée dans des sels d'argent.
Lorsqu’un ami me propose de mettre ma petite collection en diaporamas et en ligne, je vide enfin mon sac.